Communiqué de presse de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) relatif au rapport de la Cour des Comptes de Côte d’Ivoire.

Abidjan, le 9 janvier 2024 – La Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) ma-nifeste une profonde préoccupation à la lumière des conclusions du récent rapport dela Cour des Comptes qui révèle de nombreuses irrégularités en rapport avec les loisorganiques des finances. Celles-ci incluent notamment :

  • la non-production des actes relatifs aux modifications budgétaires effectuées par leGouvernement, en violation des dispositions de l’article 28 de la Loi organique desfinances ;
  • le non-respect du seuil légal de modification budgétaire fixé à 1% par l’article 25 de laLoi organique en 2022, ainsi que pour plusieurs années précédentes (2018, 2019,2020 et 2021) ;
  • le non-reversement sur plusieurs années, des droits générés par la délivrance despasseports, des cartes de séjour, des cartes de résidence et des cartes nationalesd’identité, au Trésor public.

La LIDHO note avec regret, que ce rapport et tous les dysfonctionnements qu’ilsoulève, intervient au moment où pour la deuxième fois en six mois, nos concitoyenssont sollicités à travers une augmentation de 10% du coût de l’électricité pour soutenirune perte d’exploitation dans ce secteur, s’élevant à 127 milliards de francs CFA.

Dans le même temps, notre organisation observe qu’aucune disposition n’est prisepour réduire l’effectif du Gouvernement, les institutions budgétivores et le train de viedu Gouvernement à l’effet de contribuer à résorber ces pertes.

La LIDHO, en tant qu’organisation engagée dans la promotion et la protection desdroits humains en Côte d’Ivoire, rappelle à toute fins utiles que la bonne gouvernanceet la transparence sont des éléments essentiels pour le fonctionnement d’un État dedroit.

Ainsi, les allégations énoncées dans le rapport susmentionné et qui pourraient laisser penser à des actes de malversations financières, suscitent une vive inquiétude quant à la protection des droits fondamentaux des citoyens à l’information et à l’obligation de reddition de compte du Gouvernement.

La LIDHO félicite la Cours des Comptes pour ce travail exceptionnel et reste déterminée avec l’ensemble de la société civile à œuvrer pour une gouvernance transparente et responsable.La LIDHO appelle donc les autorités compétentes, à prendre les mesures immédiates pour se conformer aux recommandations de la Cours des Comptes et au nom du principe de redevabilité, d’éclairer l’opinion publique sur le reversement effectif des droits perçus par les structures concessionnaires ONECI et SNEDAI.

La confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales est primordiale pour garantir la stabilité et la prospérité d’un Etat ; c’est pourquoi la LIDHO encourage les autorités à renforcer les mécanismes de contrôle et de surveillance des finances publiques afin d’assurer une gestion transparente et responsable des ressources nationales au bénéfice de toutes et de tous.

La LIDHO continuera à surveiller de près l’évolution de cette affaire et se réserve le droit de réagir à tout moment.

La LIDHO recommande au Gouvernement de coopérer pleinement avec les organes institutionnels de contrôle de l’action publique et les organisations de la société civile pour garantir la reddition de comptes et la justice.

Pour la LIDHO
Le Président
Neth Willy

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